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dimanche 31 juillet 2011

La vie est un rapport de forces

La vie est un rapport de forces. Beaucoup aimeraient qu’elle soit lisse comme un lac. Mais même au bord d’un lac, il y a des roseaux qui plient et ne rompent pas. Même lorsqu’on ouvre une porte, on active une force contre la volonté de la porte. Même dans le plus parfait quiétisme, on se laisse porter par le courant, et l’on se rend compte, quand on est parvenu trop loin du rivage, qu’il faut bien le remonter.
- La vie est un rapport de forces : on s’en aperçoit dans la guerre, mais c’est tout aussi vrai dans la paix.
- - L’homminisation, si tant est que ce terme soit adéquat, ou l’humanisation de l’homme, consiste moins à sortir du rapport de forces, qu’à rendre les forces égales, par la volonté du plus fort. Le plus fort, celui-là même qui sait que le pouvoir ne se donne pas, mais qu’il se prend, détourne la loi du plus fort et renonce à sa force. « La vie est une force qui va », le vivant est une force qui veut. Que la vie cesse d’aller, et la cessation du mouvement de la force vitale entraîne la cessation du rapport de forces qu’est la vie. Que le vivant cesse de vouloir, voire qu’il cesse de vouloir s’opposer à la loi du plus fort pour égaliser les forces ; qu’il cesse de s’inscrire en opposition partielle avec la loi de la vie, et il se rigidifie, il se raidit, son coeur fermente, sa bouche est pleine de calomnies, et il devient comme mort d’amertume. Car il sent dans son palais l’amertume de la mort.

C’est dieu qui paraît avoir créé la loi du plus fort dès avant que l’homme ait péché. Sinon, pourquoi la chaîne alimentaire, où la survie de l’un dépend de son ingestion des espèces inférieures ? Quel amour peut-il régner entre les espèces dans de telles conditions ? Et se peut-il que Dieu se Soit pourtant voulu affranchir de la loi du plus fort ? Y a-t-il dichotomie entre les lois de la nature et les lois de Dieu ? L’hypothèse de teilhard se peut-elle soutenir que Dieu, ayant créé la nature, l’ait laissée se développer dans une direction qu’elle aurait choisi de manière autonome ? Dieu aurait-t-Il tant respecté la nature, comme Il a tant Aimé le monde, qu’Il ne soit pas venu s’imposer exogènement à elle, mais qu’Il l’ait contrebalancée en opposant la Miséricorde à la colonne de sa rigueur ? Qu’est-ce qui permet à la doctrine catholique d’affirmer que la mortalité existait déjà dans la création avant le péché pour les animaux et les plantes, mais n’aurait été imposée comme un châtimentqu’au seul homme ? Les animaux n’ont-ils pas reçu une âme ? Par quel anthropocentrisme ne perdant rien de sa superbe, après avoir affirmé que notre espèce a été placée « au sommet de l’univers », continuons-nous encore à dire que « l’homme est la seule créature que dieu ait voulue pour lui-même » ? Devons-nous entendre par là que ce qu’Il a créé par ailleurs, Dieu n’y aurait accordé aucune attention ? Et n’y aurait-Il donné tant de profusion que pour assurer la subsistance de l’homme et se moquer des autres espèces ? Dieu se moque-t-Il de la vie animale ? A ce compte, pourquoi les a-t-Il voulu toutes réunir dans l’arche de Noé ?

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